mercredi 2 mai 2012

Tiziano e la nascita del paesaggio moderno

Tiziano e la nascita del paesaggio moderno

 Tiziano Vecellio, dit le Titien



Tiziano Vecellio, dit le Titien (1489/1490-1576)
Vierge à l’enfant entre Sainte Catherine, Saint Dominique
et le donateur (Sainte Conversation)
, vers 1513
Huile sur toile,
Mamiano di Traversetolo (Parme), Fondazione Magnani Rocca

 La toile, de grandes dimensions (138 x 185 cm), est l’une de ses premières œuvres magistrales, datable de 1512 environ. Elle se présente sous un nouveau jour puisqu’elle vient d’être restaurée et qu’elle laisse à nouveau transparaître à la fois la maestria du peintre et l’éclat des blancs présents aussi bien dans le vêtement de sainte Catherine que dans celui de saint Dominique. On peut néanmoins regretter que le manteau de la Vierge soit désormais une forme presque abstraite qui, au lieu de s’harmoniser avec la robe d’un rouge gorgé de lumière, semble se superposer à celle-ci. On retiendra toutefois la beauté du (morceau de) paysage rural situé dans la partie droite de l’œuvre. Celui-ci est à la fois verdoyant et bruni par la chaleur du soleil que l’on devine au-delà du haut talus. Il offre un havre paisible et ombragé, idéal repaire du pèlerin voyageur et ascète, enclin au recueil et à la contemplation au sein de la nature. Sa composition laisse d’ailleurs se détacher ostensiblement la flèche d’une église perdue dans le lointain bleuté. C’est là le repère du fidèle, incarné dans la nature. Celle-ci accompagne d’ailleurs le mouvement du saint et de l’adorateur (resté anonyme) vers la Vierge et l’enfant. Il en est l’écho, dans une forme schématique : les arbres couvrent les têtes de chaque saint, tandis que l’église, isolée, rappelle la place de la Vierge et de l’enfant face à eux. Le schéma de cette composition est jugé par Mauro Lucco, auteur de la notice – et de la plupart des notices du catalogue –, « traditionnel » et « dérivé de Giovanni Bellini ». Mais en même temps, il constitue un « modèle pour les formulations plus tardives » de Palma le vieux, un artiste dont on peut admirer une splendide Sainte Conversation (Gênes, Palazzo Rosso) quelques salles plus loin. Hormis ces considérations très génériques, l’auteur souligne combien l’œuvre semble articulée autour d’oppositions et de contrastes significatifs. Cela est tout à fait frappant en effet : le paysage s’oppose à une sorte de mur/rideau sombre et parallèle aux marges de la toile, découpant le tableau en deux zones distinctes et inégales ; les hommes se tiennent à l’extérieur tandis que les femmes sont isolées dans la pénombre ; le paysage vallonné et lumineux se détache au-delà de l’espace « intérieur » dépourvu de profondeur.

extrait de la tribune de l'art



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