mercredi 22 janvier 2014

Pierre Bonnard - L'atelier au mimosa

Pierre Bonnard 1867-1947
L'artiste a commencé cette toile au Cannet 1939 puis l'a terminée à Fontainebleau en 1946.
Elle représente un paysage vu à partir d'une fenêtre de son atelier.

 Pierre Bonnard - L'atelier au mimosa;1939-1946.

Pierre Bonnard - L'atelier au mimosa;1939-1946.
huile sur toile - 127,5 x 127,5 cm
Centre Georges Pompidou,Paris
En 1925, Bonnard avait acheté, au Cannet, une modeste villa aux murs roses, Le Bosquet, pour y passer les hivers. Il s’y fixe plus définitivement en 1939. L’atelier lui-même, situé au premier étage, est très exigu, coupé en deux dans sa hauteur. C’est dans la partie haute, la mezzanine, que Bonnard s’installe pour peindre. Le seul luxe est la verrière, où resplendit le paysage, la vue sur le jardin luxuriant, et sur les toits du village en contrebas.


Bonnard a peint une première version de cette vue d’atelier vers 1930. On y distingue mieux l’étroit espace où il travaille, en avant de la balustrade, et la fenêtre n’occupe qu’une petite partie de l’espace du tableau. Alors que dans la seconde version, préparée par un croquis de 1935, entreprise pendant l’hiver 1939, reprise et achevée à Fontainebleau en 1946, c’est la fenêtre, et surtout l’immense mimosa la remplissant aux trois quarts, qui forme le sujet principal (cat. rais. IV, n° 1677). Un dispositif de lignes entrecroisées (verticales et horizontales des montants en fer de la verrière, oblique de la mezzanine au premier plan) recadre et démultiplie la masse mouvante et dorée du mimosa en fleur, semblable à une chevelure. Traitée en flocons de couleur intense, prolongée par les taches rouges et vert vif des arbres et des toits, l’apparition lumineuse – aussi flamboyante qu’un soleil dans le froid de l’hiver – se réverbère sur le mur contigu en longues trainées multicolores.
Longtemps après en avoir été ébloui, le regard s’accommode et découvre, tout en bas à gauche, ce visage qui semble surgir du mur, lointain reflet de la splendeur vivante du mimosa. Le visage de Marthe peut-être, morte en 1942, mais à jamais présente, flottant comme un esprit familier, hante cet ultime chef-d’œuvre. I.M.-F.



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