Edouard Manet - le saumon,1869
huile sur toile 97 x 72 cm
Shelburne Museum,Vermont
Le Saumon – l’une des deux toiles de Manet, avec Clair de lune sur le port de Boulogne, que Durand-Ruel se rappelle avoir vues aux murs de l’atelier d’Alfred Stevens, au début de janvier 18721 – donna envie au marchand d’acheter plus de vingt toiles directement à l’artiste. Le 20 janvier, il envoie cette nature morte (en même temps que sept de ses nouveaux Manet) à la German Gallery à Londres, avant de l’exposer ce même été à la Triennale de Bruxelles (no 490, Un déjeuner).
La toile retournera à Londres une seconde fois2 avant d’être achetée par Jean-Baptiste Faure pour 1 500 francs en 1874. Douze ans plus tard, Durand-Ruel inclut ce tableau dans son exposition à New York, où il le vend pour 15 000 francs à H.O. Havemeyer3, qui hésitait entre Le Saumon et L’Enfant à l’épée. Après avoir vu les tableaux à la National Academy of Design, Havemeyer explique à sa femme Louisine : « La nature morte était très belle et je l’ai achetée pour vous, et je dois avouer que L’Enfant à l’épée dépassait mes moyens4. » Il a peut-être été encouragé à acheter cette oeuvre (son premier Manet) en lisant l’article élogieux d’un critique : « La “nature morte” de Manet (23), est, là encore, une de ces natures mortes où, de l’aveu de tous, le peintre se révèle incomparable ; cette toile, l’une de ses meilleures et des plus faciles à comprendre, présente un spécimen de ses admirables poissons écailleux et un citron coupé, qui est certainement le citron le plus cruellement acide jamais peint5. »
Edouard Manet - Clair de lune sur le port de Boulogne,1869
huile sur toile - 82 x 101 cm
musée d'Orsay
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