mercredi 10 août 2016

Edouard Manet - Le saumon

Edouard Manet 1832-188


 Edouard Manet - le saumon




Edouard Manet - le saumon,1869
huile sur toile 97 x 72 cm
Shelburne Museum,Vermont

A Londres, Paul Durand-Ruel rencontre Monet et Pissarro, par l’intermédiaire de Daubigny en 1871. A son retour à Paris, le marchand s’intéresse à Sisley, Degas et, dans une moindre mesure alors, à Morisot et à Renoir. Alors que Manet n’a encore vendu que quelques œuvres, le marchand découvre en 1872 deux de ses tableaux dans l’atelier du peintre belge Alfred Stevens, Le Saumon et Le Port de Boulogne, qu’il achète immédiatement. 



Le Saumon – l’une des deux toiles de Manet, avec Clair de lune sur le port de Boulogne, que Durand-Ruel se rappelle avoir vues aux murs de l’atelier d’Alfred Stevens, au début de janvier 18721 – donna envie au marchand d’acheter plus de vingt toiles directement à l’artiste. Le 20 janvier, il envoie cette nature morte (en même temps que sept de ses nouveaux Manet) à la German Gallery à Londres, avant de l’exposer ce même été à la Triennale de Bruxelles (no 490, Un déjeuner).
La toile retournera à Londres une seconde fois2 avant d’être achetée par Jean-Baptiste Faure pour 1 500 francs en 1874. Douze ans plus tard, Durand-Ruel inclut ce tableau dans son exposition à New York, où il le vend pour 15 000 francs à H.O. Havemeyer3, qui hésitait entre Le Saumon et L’Enfant à l’épée. Après avoir vu les tableaux à la National Academy of Design, Havemeyer explique à sa femme Louisine : « La nature morte était très belle et je l’ai achetée pour vous, et je dois avouer que L’Enfant à l’épée dépassait mes moyens4. » Il a peut-être été encouragé à acheter cette oeuvre (son premier Manet) en lisant l’article élogieux d’un critique : « La “nature morte” de Manet (23), est, là encore, une de ces natures mortes où, de l’aveu de tous, le peintre se révèle incomparable ; cette toile, l’une de ses meilleures et des plus faciles à comprendre, présente un spécimen de ses admirables poissons écailleux et un citron coupé, qui est certainement le citron le plus cruellement acide jamais peint5. »


Edouard Manet -  Clair de lune sur le port de Boulogne,1869
huile sur toile - 82 x 101 cm
musée d'Orsay

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