Coupe de fruits
huile sur panneau 37 × 49 cm
Sous le nom de Lubin Baugin se cachent deux facettes de la personnalité
d'un même artiste : le peintre de natures mortes, connu par quatre
oeuvres seulement, et le peintre de madones, au langage influencé
par l'art de Fontainebleau et de Guido Reni. Entre ces deux moments
de sa carrière se situe un voyage en Italie qui renouvellera
profondément son inspiration.
La Coupe de fruits, où l'on s'accorde à reconnaître le morceau de réception de l'artiste à la corporation des peintres de Saint-Germain-des-Prés en 1629, montre la communauté d'esprit qui unit alors Baugin à Jacques Linard et Louise Moillon. Ces peintres de la « vie silencieuse » ont porté à son plus haut degré de sobriété le genre de la nature morte. Le goût flamand, qui rapproche leurs oeuvres, est ici perceptible dans le rendu presque illusionniste des textures, la rigueur géométrique de la composition et le point de vue légèrement élevé. La coupe à godrons s'ouvre comme une corolle pour offrir un écrin à la pyramide d'abricots surmontée d'un branchage. Peinture tactile, où le velouté des fruits et la rugosité de la table recueillent la lumière, cette oeuvre est aussi imprégnée d'un probable symbolisme religieux. Et l'extrême pureté de ligne, la magie secrète qui l'anime, les jeux subtils d'ombre et de lumière, baignent cette oeuvre d'un sentiment de recueillement et de méditation.
La Coupe de fruits, où l'on s'accorde à reconnaître le morceau de réception de l'artiste à la corporation des peintres de Saint-Germain-des-Prés en 1629, montre la communauté d'esprit qui unit alors Baugin à Jacques Linard et Louise Moillon. Ces peintres de la « vie silencieuse » ont porté à son plus haut degré de sobriété le genre de la nature morte. Le goût flamand, qui rapproche leurs oeuvres, est ici perceptible dans le rendu presque illusionniste des textures, la rigueur géométrique de la composition et le point de vue légèrement élevé. La coupe à godrons s'ouvre comme une corolle pour offrir un écrin à la pyramide d'abricots surmontée d'un branchage. Peinture tactile, où le velouté des fruits et la rugosité de la table recueillent la lumière, cette oeuvre est aussi imprégnée d'un probable symbolisme religieux. Et l'extrême pureté de ligne, la magie secrète qui l'anime, les jeux subtils d'ombre et de lumière, baignent cette oeuvre d'un sentiment de recueillement et de méditation.
Nature morte à l'échiquier,
huile sur bois, 55x73 cm,
Musée du Louvre, Paris
Le Dessert de gaufrettes
H. : 0,41 m. ; L. : 0,52 m.
Vers 1630 - 1635
Musée du Louvre, Paris
Biographie ( d'après musée des Augustins de Toulouse )
- Vers 1610 : Naissance de Lubin Baugin à Pithiviers (Loiret) dans une famille aisée.
- Entre 1622 et 1628 : Apprentissage et formation du peintre. Il a dû les compléter par une étude attentive des décors du château de Fontainebleau.
- 1629 : Baugin est reçu maître peintre dans la
corporation de Saint-Germain-des-Prés. Baugin, comme beaucoup d'artistes
avant la fondation de l'Académie de peinture et de sculpture (1648), ne
pouvait s'établir à Paris et ne pouvait répondre aux grandes commandes
de la capitale. Il a donc bénéficié du statut particulier de l'abbaye de
Saint-Germain-des-Prés pour produire et vendre ses tableaux.
Saint-Germain-des-Prés attirait particulièrement les artistes étrangers
dans le même cas (pour l'essentiel flamands) ainsi que les provinciaux
comme les frères Le Nain. Ce fut une façon pour Lubin Baugin de
s'initier aux divers courants de la peinture internationale. C'est à
cette période qu'il peint ses célèbres natures mortes.
- 1632/33 (?)-1640/41 : Séjour de Baugin en Italie très
probablement financé par sa famille. Il s'installe à Rome et épouse une
Romaine. De leur union naît une fille à l'automne 1637 puis vers
décembre 1639-janvier 1640 un fils. Il met à profit ce séjour pour
profiter de toutes les leçons d'art offertes par Rome, et l'on reconnaît
en particulier chez lui les influences mêlées du Corrège, de Parmesan
et de Raphaël.
- 1641 : Sa présence est attestée à Paris. Il réalise à son retour des petits tableaux de dévotion très inspirés de Raphaël.
- 1643 : Date présumée de sa réception comme maître
peintre dans la corporation parisienne. Lubin Baugin tient alors une
académie où pose le modèle. On le voit à maintes reprises embaucher des
apprentis à des conditions qui ne sont vraiment pas ordinaires pour
l'époque : on peut penser qu'à sa manière Baugin sait faire preuve de
cette générosité que le XVIIe siècle considérait comme mère de toutes
les vertus.
- Vers 1643-1648 : Il obtient des commandes importantes
notamment de grands tableaux pour Notre-Dame de Paris, mais aussi des
commandes de tapisseries et de gravures (dont des vignettes pour De
l'imitation de Jésus-Christ par Le Maistre de Sacy).
- 1645 : Remariage du peintre après le décès de sa première épouse.
- 1647-1649 : Il est chargé de décorer la Chapelle des
Nobles de la Congrégation de Notre-Dame des Jésuites de la Maison
professe rue Saint-Antoine.
- 1650 : Il touche 650 livres pour L'Enlèvement d'Hélène
commandé par le surintendant des Finances, Particelli d'Emery (oeuvre
disparue). Pareil chantier, pareil client et pareil prix désignent un
maître consacré.
- 1651 : Baugin dirige une équipe de décorateurs pour un
autel de l'église Saint-Paul et signe un contrat pour le maître-autel de
l'église Saint-Germain de Dourdan. C'est aussi cette année-là qu'il est
reçu à la jeune Académie royale. Dix-neuf retables et tableaux peints
pour Notre-Dame témoignent suffisamment de la place qu'il a acquise.
Félibien l'avoue lui-même : "Il fut employé en ce temps-là à quantité
d'autres ouvrages pour des particuliers". Or ce temps là était celui de
Stella, de Champaigne, de Bourdon, de Le Brun, de Le Sueur...
- 1654 : Deuxième remariage, après le décès de sa deuxième
épouse. On remarquera qu'aucune d'elles ne semble avoir été en mesure
de lui apporter fortune ou élévation sociale.
- 1655 : Baugin est exclu de l'Académie royale pour
absences répétées et pour avoir adhéré à nouveau à des propositions de
l'ancienne communauté des peintres.
- 1656 : Il s'occupe ouvertement de la réédition des
livres du médecin empirique et protestant David Laigneau contre la
saignée et auteur par ailleurs d'un traité d'alchimie. Vers 1660
l'intérêt pour l'empirisme et l'alchimie pouvait-il s'accorder avec une
piété orthodoxe ? C'est en tout cas la marque d'un esprit libre.
- 1660-1661 : Lubin Baugin contracte deux marchés pour des églises de Pithiviers.
- 1663 : Il meurt et est enterré à l'église Saint-Sulpice de Paris.
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