Polyptyque de la Vanité et de la Rédemption terrestre
Vers 1490
Peinture sur bois: 6 panneaux; 20 x 13 cm (chacun)
Né en Allemagne, Memling est un des fondateurs de l’école de Bruges où il s’installa. Il y créa un art fait d’élégance, de clarté et d’équilibre. Sa renommée s’étendit de son vivant à l’Italie avant de culminer au temps du Romantisme.
Dans le Ciel est représenté le Christ en gloire, le Salvator Mundi. La Vanité est figurée par une jeune femme tenant un miroir. Cette figure nue est la plus célèbre du polyptyque, bien que la présence de sandales à ses pieds intrigue. Les deux lévriers qui l’accompagnent ont une symbolique érotique, renforçant la force de ce nu. Son miroir est emblème de Luxure. Il faut y voir une réminiscence d’Eve, ou de Bethsabée, à la source du péché et elle doit être mise en relation avec le transi de la Mort.
Memling a le talent raffiné d’un miniaturiste dans le traitement des détails mais aussi le souffle et l’ampleur pour aborder la mort et son spectacle désolant. La lecture se fait pas à pas, de l’exhortation à fuir les bien tentants plaisirs terrestres pour atteindre le Jugement dernier et éventuellement le Paradis. A côté du Salvator Mundi, l’Enfer perd de son caractère effroyable. Mais la méditation moralisante sur la mort et le salut éternel n’excluaient ni la contemplation des activités terrestres ni la fierté de son commanditaire.